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L’ORESTEXCERPTSIE

 

D’APRÈS
ESCHYLE
SOPHOCLE
EURIPIDE

 

ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE
XAVIER GALLAIS

 

ADAPTATION ET DRAMATURGIE
FLORIENT AZOULAY

 

AVEC 

SARAH BRANNENS
THÉODORA BREUX
MATTHIEU DELAUNAY
LUCIE DIGOUT
JADE FORTINEAU
CAMILLE JACOULET
JULIE JULIEN
YANNICK MORZELLE
LISA PERRIOA
MBRE PIETRI
CAMILLE PLOCKI
ANTOINE PRUD’HOMME DE LA BOUSSINIÈRE
GEOFFREY ROUGE-CARRASSAT
GRACE SERI
PAUL TOUCANG
MARIE ZABUKOVEC
YURIY ZAVALNYOUK
ET MARINA OCCHIONERO 

Cette année mes élèves ont travaillé à la création de personnages marginaux, doubles monstrueux d’eux-mêmes , à la fois poétiques et réalistes. Pour être optimistes, nous pourrions les imaginer évoluer dans un monde d’anticipation. Ils forment un groupe de doux dingues conscients de l’oubli progressif du grec ancien et des écritures fondatrices qu’il porte. Les voilà donc convaincus qu’il ne nous reste que peu de temps pour les garder en mémoire avant leur destruction totale par quelques buchers ou bulldozers… Ils se sont réunis pour mettre au point une action a priori pacifiste qui aura pour mission de s’emparer des derniers rouleaux, parchemins, livres anciens qui retracent les histoires sanglantes des Atrides. Ainsi sortis de leurs coffres tempérés, ils se consumeront dans les deux heures. C’est le temps qu’auront nos jeunes héros pour réorganiser, partager, laisser résonner en eux ,en vous les extraits (‘excerpts’) du mythe d’Oreste et de sa famille, comme autant de morceaux d’amphores dispersés sur les ruines du Palais d’Argos, afin de les réimprimer et de les fixer dans nos imaginaires -sites encore à peu près préservés. Cette opération a pour nom: Orestexcerptsie.
Dans notre fable, ces mots couchés sur du papier n’existeront bientot plus. Comment faire pour rendre compte au plus juste de cette écriture là de façon à ce que le spectateur mémorise , enregistre au plus fort ,et qu’à son tour il transmette le plus longtemps et le plus précisément possible?
Les écritures et rites antiques sont des partitions tellement archaïques – les grecs eux-mêmes diraient Barbares. J’ai encouragé tous ces ‘activistes’ à entrer en recherche avec retenue, à avancer avec des pincettes , à se mettre au travail en archéologues pour ne pas piétiner le peu de traces qui nous restent: ici peut-etre plus que jamais , notre tache à été de se mettre en transparence , pour remonter avec pudeur, avec humilité -oui le mot est lâché!-à la source même de l’inspiration dramatique, au jaillissement premier de l’intuition théâtrale; renoncer régulièrement à tout point de vue à priori et se cramponner aux signes , aux mots , gravés, les uns après les autres, les comparant, se mettant à les aimer pour ce qu’ils sont.
En aucun cas la ‘mise en scène’ et la direction d’acteur n’a voulu ici maitriser la représentation. Au mieux elle la canalise en fixant des points de rendez-vous précis. Les élèves ne peuvent pas ici convoquer leur savoir-faire. Ils ont été entrainés à plutôt éprouver leur humanité, à prendre du plaisir à construire les pensées et l’histoire au présent avec les autres pour les autres, à ouvrir pour partager la Parole et activer l’imaginaire des autres. Ici, ils n’ont pas été habitués à fournir beaucoup de jeu, mais plutôt à se nourrir ,puis à contenir pour laisser vibrer davantage jusqu’à l’épuisement et le lâcher-prise ultime. Ici , la rigueur apollinienne a tenté d’étouffer le plus longtemps possible la force de créativité dionysienne. Mais la vigueur du sang qui circulent dans chaque réplique des Atrides , je le sais, ne demande qu’à s’incarner enfin. Et après avoir remonté jusqu’à la source du théâtre sacré, s’effeuillant sous la menace formelle d’Apollon , ce sont libres comme des enfants et sur les épaules de Dyonisos qu’ils vont redescendre pour vous vers l’incarnation et la chair, portés par les mouvements intérieurs, les rythmes torrentiels, par les pensées longues, leur souffle, leurs courants, leurs ondes, leurs pulsations, par les jaillissements de sang-enfin- contenus dans le verbe du théâtre antique et dans ses rites.
Entre rites obscurs et mantras libérateurs, voilà le voyage étrange ou vous mènera peut-ètre cette opération Orestexcerptsie…
Xavier Gallais
L’ORESTEXCERPTSIE

 

D’APRÈS
ESCHYLE
SOPHOCLE
EURIPIDE

 

ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE
XAVIER GALLAIS

 

ADAPTATION ET DRAMATURGIE
FLORIENT AZOULAY

 

AVEC 

SARAH BRANNENS
THÉODORA BREUX
MATTHIEU DELAUNAY
LUCIE DIGOUT
JADE FORTINEAU
CAMILLE JACOULET
JULIE JULIEN
YANNICK MORZELLE
LISA PERRIOA
MBRE PIETRI
CAMILLE PLOCKI
ANTOINE PRUD’HOMME DE LA BOUSSINIÈRE
GEOFFREY ROUGE-CARRASSAT
GRACE SERI
PAUL TOUCANG
MARIE ZABUKOVEC
YURIY ZAVALNYOUK
ET MARINA OCCHIONERO 

Cette année mes élèves ont travaillé à la création de personnages marginaux, doubles monstrueux d’eux-mêmes , à la fois poétiques et réalistes. Pour être optimistes, nous pourrions les imaginer évoluer dans un monde d’anticipation. Ils forment un groupe de doux dingues conscients de l’oubli progressif du grec ancien et des écritures fondatrices qu’il porte. Les voilà donc convaincus qu’il ne nous reste que peu de temps pour les garder en mémoire avant leur destruction totale par quelques buchers ou bulldozers… Ils se sont réunis pour mettre au point une action a priori pacifiste qui aura pour mission de s’emparer des derniers rouleaux, parchemins, livres anciens qui retracent les histoires sanglantes des Atrides. Ainsi sortis de leurs coffres tempérés, ils se consumeront dans les deux heures. C’est le temps qu’auront nos jeunes héros pour réorganiser, partager, laisser résonner en eux ,en vous les extraits (‘excerpts’) du mythe d’Oreste et de sa famille, comme autant de morceaux d’amphores dispersés sur les ruines du Palais d’Argos, afin de les réimprimer et de les fixer dans nos imaginaires -sites encore à peu près préservés. Cette opération a pour nom: Orestexcerptsie.
Dans notre fable, ces mots couchés sur du papier n’existeront bientot plus. Comment faire pour rendre compte au plus juste de cette écriture là de façon à ce que le spectateur mémorise , enregistre au plus fort ,et qu’à son tour il transmette le plus longtemps et le plus précisément possible?
Les écritures et rites antiques sont des partitions tellement archaïques – les grecs eux-mêmes diraient Barbares. J’ai encouragé tous ces ‘activistes’ à entrer en recherche avec retenue, à avancer avec des pincettes , à se mettre au travail en archéologues pour ne pas piétiner le peu de traces qui nous restent: ici peut-etre plus que jamais , notre tache à été de se mettre en transparence , pour remonter avec pudeur, avec humilité -oui le mot est lâché!-à la source même de l’inspiration dramatique, au jaillissement premier de l’intuition théâtrale; renoncer régulièrement à tout point de vue à priori et se cramponner aux signes , aux mots , gravés, les uns après les autres, les comparant, se mettant à les aimer pour ce qu’ils sont.
En aucun cas la ‘mise en scène’ et la direction d’acteur n’a voulu ici maitriser la représentation. Au mieux elle la canalise en fixant des points de rendez-vous précis. Les élèves ne peuvent pas ici convoquer leur savoir-faire. Ils ont été entrainés à plutôt éprouver leur humanité, à prendre du plaisir à construire les pensées et l’histoire au présent avec les autres pour les autres, à ouvrir pour partager la Parole et activer l’imaginaire des autres. Ici, ils n’ont pas été habitués à fournir beaucoup de jeu, mais plutôt à se nourrir ,puis à contenir pour laisser vibrer davantage jusqu’à l’épuisement et le lâcher-prise ultime. Ici , la rigueur apollinienne a tenté d’étouffer le plus longtemps possible la force de créativité dionysienne. Mais la vigueur du sang qui circulent dans chaque réplique des Atrides , je le sais, ne demande qu’à s’incarner enfin. Et après avoir remonté jusqu’à la source du théâtre sacré, s’effeuillant sous la menace formelle d’Apollon , ce sont libres comme des enfants et sur les épaules de Dyonisos qu’ils vont redescendre pour vous vers l’incarnation et la chair, portés par les mouvements intérieurs, les rythmes torrentiels, par les pensées longues, leur souffle, leurs courants, leurs ondes, leurs pulsations, par les jaillissements de sang-enfin- contenus dans le verbe du théâtre antique et dans ses rites.
Entre rites obscurs et mantras libérateurs, voilà le voyage étrange ou vous mènera peut-ètre cette opération Orestexcerptsie…
Xavier Gallais

 

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